« Faites » de la musique

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Un air d’insouciance monte en mélodie dans les rues de la capitale. Les notes de musique des instruments installés le long des trottoirs et sur les places attirent à elles les groupes éphémères formés le temps d’une chanson. Deux années après son apparition, la parenthèse Covid se ferme ce soir. La joie des visages et la chaleur des corps semblent le confirmer. Paris redevient, le temps d’une nuit électrique, la ville de la fête. Quarante ans après son lancement par Jack Lang, l’événement fédère toujours autant les habitants réunis en extérieur pour célébrer le solstice d’été.

Déambulation sonore

Pour Abbesses, changez à Concorde. C’est à Montmartre que la concentration de la foule est la plus dense. Les rues de la Butte sont prises d’assaut par les familles et les étudiants, les jeunes et les vieux, les Parisiens et ceux qui viennent de banlieue. Tous transforment les lieux touristiques en salles de concert à ciel ouvert où déferlent une marée humaine qui n’en finit pas. Place Émile-Goudeau, la musique est électronique. Les platines des DJs dominent les arbres et les fanions de couleurs. Les enceintes crachent les refrains populaires repris en cœur tout au long de la soirée.

L’ivresse d’une soirée heureuse

L’ambiance est la même ailleurs dans le quartier. Une file déjà longue s’est formée devant l’épicerie de nuit qui remplit ses vitrines réfrigérées de bières à mesure que les packs achetés sont emportées vers la rue. L’alcool coule à flot et les bouteilles de verre jonchent le sol pavé. Il est trop tôt pour penser au nettoyage du lendemain.

Intimité collective

Dans l’unité du groupe émergent les gestes singuliers des couples d’amis et d’amoureux venus partager ensemble la soirée. Regards de désir, gestes complices, cris d’exultation rythment les balancements de la fête. La fatigue commence à se lire sur les visages. Assis sur les bancs, couchés sur le sol ou bien suspendus aux balcons, les valeureux fêtards prennent un temps de pause. Les bars périphériques accueillent les premiers départs, étape nécessaire avant de quitter complètement la foule et de disparaître dans le métro. Pour beaucoup, la nuit a été longue. Un portrait de rue immortalise leur passage à l’édition 2022 de la Fête de musique.