Les cimetières m’attirent depuis longtemps. Non par goût du macabre, mais par une curiosité presque ethnographique : chaque pays, chaque ville, chaque communauté invente sa propre manière d’honorer ses morts. À chaque voyage, je pars en quête de ces lieux en marge, souvent relégués en périphérie, là où la ville s’efface et où ne subsistent que le marbre, les caveaux et le silence.
Parcourir ces allées, c’est lire une histoire collective : la façon dont une société se souvient, protège, délaisse ou célèbre ses ancêtres. Les tombes, les gestes laissés sur les pierres, les architectures funéraires – tout dit quelque chose de notre rapport à la mémoire et à la fragilité humaine.
Dans ces images, je cherche à saisir cette part intime et universelle : la présence de ceux qui ne sont plus, et la manière, si singulière, dont les vivants continuent de leur parler.
Archive • Cimetière monumental de Milan, avril 2021























